13/03/2025

Les chiffres de l'optique - Février 2025

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Les chiffres de l'optique - Février 2025

Les chiffres de l'optique - Février 2025​

Le marché de l'optique est en constante évolution ! Nous partageons ici les chiffres que nous recueillons car nous suivons de près l'actualité.

+2,4% de chiffre d'affaires du marché de l'optique entre janvier 2024 et janvier 2025.

Le 100% santé, un marché à part entière

Souvent dénigré, le 100% santé a trouvé son public en optique. Aujourd'hui, 1 paire de lunettes sur 5 délivrées en France intégrerait au moins un élément - verres et/ou montures - du panier A. Plus de la moitié de ces équipements sont fournis à des porteurs couverts par une complémentaire santé classique : le dispositif est donc adopté par un grand nombre de Français non considérés comme financièrement fragiles. Sous l'angle de l'accès aux soins visuels, ces données, révélées par une étude commandée par le Rassemblement des opticiens de France (Rof) à l'institut Xerfi Specific, sont positives. Du point de vue de l'activité des opticiens, elles sont en revanche inquiétantes, les magasins subissant un effet ciseau entre la hausse de leurs charges fixes et la compression de leurs marges.

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+ 2,3 points en 2 ans

En 2023, les équipements du panier A ou comportant une monture ou des verres du panier A ont représenté quasi 20% des factures- soit l'objectif initialement fixé lors de la mise en place de la réforme -, contre 17,6% en 202. En 3 ans, la part de chaque catégorie a augmenté dans les mêmes proportions : les équipement complets en 100% santé (verres et monture du panier A) ont atteint 11,4% du marché en volume (+ 1,1 point), tandis que les équipements panachés (panier A - panier B) ont représenté 8,5% (+ 1,2 point), soit 2,3 points en 2 ans au total. "À la création du 100% santé, les pouvoirs publics pensaient que les équipements mixtes allaient être marginaux, que les porteurs choisiraient soit du panier A complet, soit du panier libre. C'est loin d'être le cas, et cela montre qu'on ne va pas chez un marchand de vêtements", constate Jean-François Porte, président du Rof.

+ 2,3 points en 2 ans​

1 bénéficiaire sur 2 est hors C2S

L'étude révèle que, en 2023, 52% des bénéficiaires du 100% santé ne sont pas couverts par la Complémentaire Santé Solidaire (C2S), vs 49,4% en 2020. La réforme bénéficie donc à une population beaucoup plus large que les publics défavorisés et ce, de manière croissante. Cette évolution est à mettre au crédit des opticiens et montre qu'ils jouent le jeu de la réforme. C'est une bonne nouvelle pour les pouvoirs publics, qui peuvent mettre en avant un bilan positif du 100% santé, mais une très mauvaise nouvelle pour le marché car les prix du panier A n'augmentent pas à hauteur de l'inflation. Les opticiens perdent en marges et en capacité d'investissement, de plus en plus de Français ayant en outre un pouvoir d'achat contraint qui les poussent à se tourner vers des équipements 100% santé", commente le Rof. Notons que la dissociation reste la principale option sur ces lunettes, hors C2S : cette catégorie de porteurs choisit, dans 61% des cas, une monture classe A et des verres classe B.

1 bénéficiaire sur 2 est hors C2S​

Plus de 2 lunettes sur 10 sont vendues sans reste à charge

Les opticiens n'ont pas attendu la réforme pour proposer des équipements à Rac 0, mais celle-ci a conduit à une forte augmentation de leur part de marché. En 2023, ils représentaient, en volume, 21,8% des lunettes correctrices délivrées en France (28,5% en unifocal, 14,9% en progressif), contre 9,2% en 2018. Le bon niveau de prise en charge des Ocam sur la classe B a pu limiter la pénétration du panier A : les lunettes du marché libre (verres et monture) pèsent 40,6% en volume, soit une part très conséquente, de l'ensemble des produits à Rac 0. Xerfi Specific a en outre analysé la part des équipements vendus à un Rac inférieur ou égal à 50 euros, qui se montait à 35,8% en 2023. L'abaissement du plafond de remboursement sur les montures de 150 à 100 euros a créé un Rac supplémentaire (d'un maximum de 50 euros), les patients n'ayant dans l'ensemble pas modifié leur comportement d'achat (en termes de fidélité à une marque, par exemple). "En l'absence de cette baisse de plafond, la part de Rac 0 serait probablement très supérieur, en unifocal comme en progressif", en déduit Xerfi Specific.

Plus de 2 lunettes sur 10 sont vendues sans reste à charge​

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Zoom sur l'enfant

Les offres intégralement prises en charge représentent près de 35% du marché de l'enfant (+2 points vs 2020). Si l'on considère les restes à charge faibles, 54,6% des porteurs de moins de 16 ans sont équipés pour une somme comprise entre 0 et 50 euros (contre 63,4% en 2020), une baisse que Xerfi Specific n'explique pas). Notons que, sur cette catégorie de clients, la progression du 100% santé (équipement complet ou panaché) est particulièrement notable : il est passé de 22,6% en 2020 à 27,8% en 2023.

Zoom sur l'enfant​

Des prix déconnectés de l'évolution des coûts

Entre 2018 et 2024, les prix de l'optique n'ont augmenté que de 5,7%, soit très en-deça du Smic, de l'inflation ou encore des loyers commerciaux. "Le coût de la main d'oeuvre augmente, celui des loyers aussi. L'indice Syntec a pris 12% en 2 ans (cet indice sert à mesurer l'évolution du coût de la main d'oeuvre, essentiellement de nature intellectuelle, pour des prestations fournies, ndlr). "Les opticiens doivent mettre en place des logiques d'adaptation, ne serait-ce que pour limiter l'érosion de leur marge. Ils ont été assez responsables ces dernières années et mesurés dans la répercussion de leurs coûts sur le prix de leurs produits", affirme Jean-François Porte.

Des prix déconnectés de l'évolution des coûts​

Sources : 
- Acuité
- Opticien lunetier - Mars 2025 n°783

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