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Téléconsultation, téléexpertise : on vous a sondés...
Sous forme de téléconsultation ou de téléexpertise, ce qu'on appelle plus généralement la télémédecine s'est invitée dans le paysage de l'optique ces dernières années, à la faveur de la crise sanitaire... et fait toujours autant parler ! Car la profession, qui regarde son développement d'un œil perplexe, reste divisée. Notre sondage - auquel ont participé 204 répondants - fournit quelques éléments d'appréciation de la situation.
Connaissez-vous la différence entre téléconsultation et téléexpertise ?

Une majorité de sondés assure connaître la nature exacte de ces deux formes de télémédecine. Pour les 44% de répondants qui s'avouent plus ou moins dans le flou, rappelons la définition de ces deux termes qui ne sont pas synonymes et renvoient à des situations d'exercice bien précises, comme le souligne dans un mémo la Haute Autorité de Santé : "La téléconsultation a pour objet de permettre à un professionnel médical de donner une consultation à distance à un patient. Un professionnel de santé peut être présent auprès du patient et, le cas échéant, assister le professionnel médical au cours de la téléconsultation". La téléconsultation repose principalement sur un mode dit synchrone - l'échange se fait en direct entre le patient et le prescripteur. De son côté, "la téléexpertise a our objet de permettre à un professionnel médical [ici l'opticien] de solliciter à distance l'avis d'un ou de plusieurs professionnels médicaux [ici l'ophtalmologiste] en raison de leurs formations ou de leurs compétences particulières, sur la base des informations médicales liées à la prise en charge d'un patient". La téléexpertise se fait généralement en mode asynchrone, c'est-à-dire en différé (patient et praticien ne se parlent pas en live, si on peut dire).
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Comment percevez-vous le cadre légal des solutions de télémédecine en optique ?

Une large majorité des sondés - les 3/4 des répondants - jugent que le cadre légal est, pour l'heure, toujours instable. Qu'en est-il vraiment ? Questionnés par la rédaction, les syndicats ne parlent pas d'une même voix sur ce sujet. Pour le Rassemblement des opticiens de France (ROF), le cadre réglementaire de la téléconsultation est "clairement posé". En revanche, il ne le serait pas s'agissant de la téléexpertise : "Là-dessus, c'est encore flou. Les relations entre les professionnels de santé ne sont pas strictement établies. C'est un sujet sur lequel les décideurs publics et les autorités sanitaires doivent faire le clair. En tant que syndicat, nous participons à ce dialogue"., nous a-t-il été répondu au ROF. Côté Fédération nationale des opticiens de France (FNOF), on se montre beaucoup plus circonspect quant aux deux modalités, téléconsultation comme téléexpertise : "Non, aucun cadre particulier n'est stabilisé, quelle que soit la pratique énoncée. Des discussions ont été initiées entre les syndicats, notamment avec les ophtalmologistes, pour clarifier et stabiliser les échanges. Si le cadre était si stabilisé, ces discussions n'auraient pas lie d'être." Et la "Fédé" de développer son point de vue : "Interpréter un texte pour dire que c'est légal, avec une visée commerciale n'en rend pas la pratique légale. Il suffit de voir l'usage qui est fait de la téléexpertise et du bon respect du titre III de la convention Cnam, à commencer par l'article 14 sur la pratique de l'examen de vue... ça vaut pour toutes les pratiques de télémédecine qui, sans entrer dans les détails, portent chacune leur lot de non-conformité d'un point de vue opérationnel : consentement, RGPD, lieu de la pratique, qualité du flux de l'ordonnance, gestion des datas, coût, responsabilité pénale (portée par qui ?), solution en cas d'urgence, proximité de prescripteur, respect du Code de la santé publique, celui de la Sécurité sociale, du Code de l'urbanisme (si, si) ou encore de la loi de 11 février 2005 sur l'égalité des droites et des chances, etc. etc., etc."
Avez-vous déjà mis en place en magasin un dispositif (borne, cabine...) de télémédecine ?

Que près de 20% des participants à notre sondage aient d'ores et déjà franchi le pas, c'est tout sauf marginal. Surtout quand on connait l'ampleur des investissements financiers que l'installation d'un dispositif en point de vente suppose... Le chiffre de 23% d'"opposants" à tout dispositif de télésanté, appelons-les comme ça, n'est pas non plus anecdotique. Il doit retenir l'attention parce qu'il témoigne d'une résistance de tout un pan (générationnel ?) de la profession à cette approche du métier. Nul doute que dans ces 23%, beaucoup voient dans la télémédecine un élément perturbateur de la règle du jeu concurrentiel. Autrement dit : possiblement générateur de situations perçues, à tort ou à raison, comme de la concurrence déloyale.
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Vos concurrents directs ont-ils déjà adopté une solution de télémédecine ?

Près de 70% des répondants savent ce qu'il en est de la situation de leurs confrères dans leur zone de chalandise. Ce qui signifie clairement que sur ce sujet, il y a une "veille" de la part des opticiens, soucieux de savoir qui fait quoi et comment. D'un point de vente à l'autre, on s'observe donc, on se "marque à la culotte", comme on dit trivialement dans les sports collectifs... Et c'est probablement une donnée à prendre en compte dans la montée en puissance du développement de la télémédecine en optique : pour rester dans la course à la concurrence, beaucoup doivent certainement faire le choix de s'équiper pour sinon "contrer", du moins faire jeu égal avec le ou les concurrents directs déjà convertis à la télémédecine en boutique...
Sur un événement professionnel (salon, séminaire...), avez-vous déjà échangé avec des fournisseurs d'offres dans ce domaine ?

Congrès, séminaires et bien sûr, salons internationaux, les opérateurs de télémédecine dédiée en optique investissent de plus en plus les espaces d'exposition. Dans ce contexte de visibilité grandissante des acteurs du secteur de la télésanté en optique, un répondant sur deux déclare ainsi être allé à la rencontre des fournisseurs, c'est à noter : cette démarche de prise de contact et d'information reflète l'intérêt et/ou l'inquiétude de la profession vis-à-vis de cette problématique.
Craignez-vous des dérives dans ce domaine ?

Quasiment 9 opticiens sur 10 s'inquiètent visiblement de possibles dérives liées à la mise en place de ce que les plus critiques voient comme "des machines à ordos". Cette perception est probablement en partie alimentée par les représentants syndicaux de l'ophtalmologie qui dénoncent depuis des années une utilisation trop souvent commerciale des dispositifs de télémédecine sous couvert d'arguments santé (déduction des déserts médicaux). Par ailleurs, et sur un autre plan, on voit aussi se réactiver la vieille opposition, qui ne semblait plus d'actualité et artificielle, entre indépendants et enseignes, ces dernières étant supposées plus ouvertes et accueillantes à la télémédecine. À date, toutefois, aucun élément ne permet de dire que ce sont les réseaux nationaux qui misent le plus sur les dispositifs de télésanté. Un certain nombre d'indépendants, souvent des multipropriétaires, paraissent même s'y intéresser de très près...
Au sein de la profession, la télémédecine vous semble-t-elle un sujet particulièrement clivant ?

Au vu des réponses, la télémédecine ne semble plus être l'alpha et l'oméga des conversations professionnelles. Ce qui était encore le cas il y a quelques mois. Au dernier Silmo, par exemple, le dossier était sur toutes les lèvres... Doit-on parler d'un tassement ? Peut-être. Ce qui est sûr, c'est qu'il reste dans les thèmes divisant le plus la profession. Il y a toujours les pour, les contres et les indécis...
La télémédecine, source d'un métier de l'optique à deux vitesse ?

D'une certaine manière, avec cette dernière question, on boucle la boucle de notre enquête en revenant à la question de la réglementation. Elle seule permettra d'orienter la profession dans un sens ou dans un autre. Car le vrai problème est probablement là, au fond : à terme, la télémédecine ne va-t-elle pas créer un fossé entre les opticiens qui ont de solides capacités financières (et donc peuvent se permettre d'investir dans les solutions de télémédecine et, ce faisant et/ou plus modeste, qui ne bénéficieront pas, faute de moyens, des avantages de ce genre de dispositif ?
Télésanté : de quoi parle-t-on exactement ?

Source :
Vision'ère - n°186 Octobre 2024
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